Vous étiez habitué à griller une petite cigarette en bronzant sur la plage ou en flânant au parc ? Attention, les règles changent dès l’été 2025. À partir du 1er juillet, fumer dans certains lieux en plein air sera tout simplement interdit sur l’ensemble du territoire français. Cette mesure ambitieuse, portée par le gouvernement, vise à protéger la santé publique (notamment celle des plus jeunes) et à préserver notre environnement. Faisons le point, de manière informelle, sur ces nouvelles zones sans tabac, les raisons de cette interdiction, les sanctions prévues, ainsi que les réactions qu’elle suscite, sans oublier un coup d’œil à ce qui se fait ailleurs.
Contenus de la page :
Les nouvelles zones où il est interdit de fumer
Un panneau « Plage sans tabac » sur la promenade des Anglais à Nice (illustration). Dès l’été 2025, ce type de signalétique va fleurir partout en France : fumer une cigarette sur le sable ou dans un parc sera proscrit. Concrètement, la liste des lieux extérieurs désormais non-fumeurs est assez longue. Elle comprend essentiellement des endroits très fréquentés par les familles et les enfants. En voici les principaux :
- Parcs et jardins publics : Finies, les volutes de fumée au-dessus des pelouses ! Désormais, tous les espaces verts ouverts au public sont déclarés « espaces sans tabac ».
- Plages et zones de baignade : L’interdiction s’applique sur le littoral pendant la saison estivale. La prochaine fois que vous étendez votre serviette, sachez qu’allumer une cigarette au bord de l’eau pourra vous coûter cher.
- Zones d’attente des transports en commun : Les abribus et autres arrêts de bus ou de tramway sont désormais non-fumeurs pendant les horaires de service. Attendre son bus = attendre avant de fumer, sous peine d’amende.
- Abords immédiats des écoles et lieux accueillant des mineurs : Il sera interdit de fumer aux abords des écoles, collèges, lycées, crèches, centres de loisirs, etc. Un décret précise qu’un périmètre d’au moins 10 mètres autour de ces établissements devra être respecté. En somme, pas question de fumer en récupérant les enfants à la sortie !
- Abords des équipements culturels et sportifs : Là aussi, tolérance zéro. Les entrées des bibliothèques, piscines, stades et autres installations sportives de plein air devront rester sans tabac pendant leurs heures d’ouverture (histoire que les supporters ne fument pas dans les gradins et que les enfants sortant de la médiathèque ne passent pas à travers un nuage de fumée).
Bon à savoir : la cigarette électronique (vapoteuse) n’est pas concernée par ces nouvelles restrictions. Vous pouvez donc continuer à vapoter dans les parcs ou sur la plage, du moins pour l’instant. En effet, le gouvernement réfléchit à encadrer davantage le vapotage d’ici 2026, mais ce ne sera pas pour cet été. Par ailleurs, les terrasses extérieures des cafés et restaurants ne sont pas visées par le décret actuel et restent des zones fumeurs autorisées. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a d’ailleurs insisté : « On se concentre sur les lieux où il y a beaucoup d’enfants. On n’est pas là pour donner des leçons de morale ». Autrement dit, l’objectif n’est pas d’embêter les fumeurs qui boivent un café en terrasse entre adultes, mais bien de protéger les plus jeunes dans leurs lieux de vie quotidiens.
Pourquoi ces interdictions ? Les raisons avancées
Si le gouvernement serre la vis contre la cigarette, ce n’est pas par plaisir de jouer les rabat-joie, mais pour de solides raisons de santé publique et d’environnement. Voici les deux grands motifs mis en avant :
- Protéger la jeunesse et dénormaliser le tabac : « Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », martèle la ministre Catherine Vautrin. En clair, il s’agit de mieux protéger nos enfants en évitant qu’ils soient exposés à la fumée et aux exemples de fumeurs dans les endroits où ils jouent ou étudient. 90 % des fumeurs commencent avant 18 ans, alors autant ne pas donner envie aux jeunes de s’y mettre en banalisant la cigarette au parc ou à la sortie de l’école. Le gouvernement affiche ainsi l’objectif ambitieux d’une « génération sans tabac » d’ici quelques années. Rappelons que le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable en France, avec 75 000 décès par an (soit plus de 200 morts chaque jour). Même en plein air, le tabagisme passif n’est pas anodin : il n’y a pas de niveau d’exposition sans risque, selon les autorités sanitaires, et respirer la fumée des autres augmente les risques de problèmes respiratoires chez l’enfant. En rendant ces espaces extérieurs « sans clope », on espère donc protéger la santé des non-fumeurs (grands et petits) et changer le regard des jeunes sur la cigarette.
- Préserver la propreté et l’environnement : Cette offensive anti-fumée a aussi un volet écologique. Qui n’a jamais vu le sable d’une plage ou les allées d’un square jonchés de mégots écrasés ? Chaque année en France, 20 000 à 25 000 tonnes de mégots de cigarettes finissent abandonnés dans la nature. Or, un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau à cause des substances chimiques toxiques qu’il contient. Les filtres de cigarette mettent des années à se décomposer et libèrent nicotine, arsenic, plomb, etc., menaçant poissons, oiseaux et écosystèmes. En élargissant les zones où l’on ne peut pas fumer, les pouvoirs publics veulent donc réduire les déchets de mégots et améliorer la propreté de nos plages, forêts et jardins publics. Moins de cigarettes grillées dans ces lieux, c’est aussi moins de risques d’incendie en période sèche, et un environnement plus sain pour tous. Bref, c’est gagnant-gagnant : on protège les humains et la planète !
Quelle sanction en cas d’infraction ?
On le sait, en France une loi sans sanction a peu de chances d’être suivie. Pas d’exception ici : si vous tentez malgré tout d’allumer une cigarette dans l’une des zones désormais prohibées, vous vous exposez à une amende salée. Il s’agit d’une contravention de 4ᵉ classe, soit 135 € d’amende forfaitaire pour le contrevenant pris sur le fait. Cette amende pourra même grimper jusqu’à 375 € en cas de majoration (et jusqu’à 750 € maximum si l’affaire va devant un tribunal). Autant dire qu’il revient cher de brûler une clope là où c’est interdit… Mieux vaut éteindre sa cigarette ou s’abstenir, sous peine de le regretter pour son porte-monnaie. Les forces de l’ordre (police nationale et polices municipales) seront chargées de faire respecter la règle. Des panneaux officiels « Espace sans tabac » vont être déployés pour signaler clairement les zones interdites aux fumeurs. Au début, une phase de pédagogie est prévue : on peut imaginer que les agents verbaliseront avec discernement, peut-être après un rappel à l’ordre dans les premières semaines. Mais très vite, les verbalisations pourraient tomber. Mieux vaut donc ne pas tester la patience des autorités en grillant une cigarette là où c’est désormais prohibé.